Chaque étape de la vie façonne notre identité, l'enfance est une période clé en termes d'apprentissages et d'expériences. Ce qui est expérimenté laisse des traces.
De tout temps, la psychothérapie s'est penché sur l'origine de nos maux. Il est important de noter que nos expériences déterminent nos comportements, et ce, depuis le plus jeune âge.
En Thérapie Symbolique Avancée, Patricia d'Angeli distingue 9 blessures de l'enfance qui peuvent expliquer nos comportements d'adulte. Ces blessures peuvent être sublimées et c'est parfait ainsi. Mais elles peuvent aussi être rejouées ou bien refoulées, de façon inconsciente, et c'est alors que nous pourrons travailler à apaiser celles-ci.
"Un enfant blessé dans son intégrité ne cesse pas d'aimer ses parents, il cesse de s'aimer lui-même." - Jesper Juul
- La maltraitance, qu'elle soit physique ou psychologique est la pire des blessures. L'enfant maltraité qui rejoue sa blessure s'arrangera à trouver des persécuteurs afin de conserver son rôle d'individu malmené. Celui qui refoulera sa blessure deviendra à son tour un persécuteur envers lui-même ou les autres.
- L'abandon, vécu (enfant adopté ou rejeté) ou ressenti (manque d'amour, absences), est tout aussi marquant. Cette blessure rejouée mène souvent à des relations sentimentales peu durables ; si elle est refoulée, la personne fuira sa famille et s'engagera dans une aventure parfois à l'autre bout du monde et s'en lassera souvent rapidement.
- La non reconnaissance de l'enfant, qu'elle soit volontaire (enfant non désiré) ou non (famille nombreuse, parents très occupés), peut laisser des traces à l'âge adulte. Lorsque la blessure est rejouée, commencera une course effrénée aux performances (intellectuelles, sportives...) dans le but d'obtenir reconnaissance. Si elle est refoulée, l'individu se mettra lui-même en situation d'échec afin de revivre ces prédictions "d'incapable de...", "inférieur à...".
- Le rejet peut aussi être très traumatisant. En psychogénéalogie, le bannissement serait une blessure interagissant sur plusieurs générations. Si la blessure est rejouée, l'individu se comporte de sorte à rester transparent aux yeux du monde. Refoulée, il prendra une place qui étouffera les autres et sera potentiellement hyperactif.
- L'injustice peut perdurer tout au long de la vie d'un individu si celui-ci rejoue la blessure, il vivra dans un "monde noir". Inversement, si la blessure est refoulée, il aura tendance à imposer sa vision de la justice en devenant un dictateur.
- La trahison, aussi subtile puisse-t-elle être, mènera à un comportement crédule si la blessure est rejouée. Dans le cas où il refoule celle-ci, il ne fera confiance à personne.
- L'humiliation subit en famille ou en dehors, implique que l'enfant se sent "moins que rien", quoi qu'il fasse, et ce tout le temps que la blessure sera rejouée. Si elle est refoulée, se mettra en place un complexe de supériorité cachant cependant un vide énorme...
- L'enfant sorcier joue un rôle. Tant que la blessure est rejouée, il joue à l'heureux en cachant ses vrais états d'âmes ; si la blessure est refoulée, il se plaint sans cesse et joue au "malade imaginaire".
- L'enfant roi qui rejoue la blessure sera animé par un complexe de supériorité, sera fainéant et saura faire en sorte d'obtenir ce qu'il veut en un claquement de doigts. A contrario, s'il refoule, il aura un complexe d'infériorité pensant ne pas mériter l'honneur qu'on lui a accordé étant enfant.
Toutes ces blessures peuvent être conscientes ou non. Elles peuvent appartenir au passé ou être encore actives. De splendides témoignages redonnent espoir. Celui de Michelle Knight dans son livre Traverser l'enfer et croire encore au paradis en est un exemple poignant.
Chaque enfant est confronté à une blessure, il lui incombe de la sublimer en grandissant.
Si une blessure résonne en vous, nous pouvons travailler à vous libérer de ce schéma inconscient afin de sublimer cette blessure. Vous libérer ne vous enlèvera pas une partie de vous mais vous offrira le meilleur de vous-même. Veillons également à ce que nos enfants avancent dans la vie avec un bagage allégé.
Céline Degeans.